Politique morgienne

Construire ensemble

Depuis plusieurs années déjà la Municipalité inscrit son action dans le partenariat et la proximité avec la population. Mais l’exécutif communal se compose de 7 personnes et Morges compte presque 15’000 habitants, alors même avec toute la bonne volonté il ne nous est pas possible de consulter chacune et chacun. Afin de pouvoir mener à bien sa tâche, nous sommes donc accompagnés par des commissions consultatives. Elles sont des relais de la société civile auprès de la Municipalité, différents et complémentaires à celui des Conseillers communaux et de l’administration communale.

Ces commissions sont composées par des représentants d’association, de milieu professionnel, d’habitants et d’habitantes intéressé par une problématique ou un projet spécifique, de collaborateurs et collaboratrices de la ville et d’un ou plusieurs représentants de la Municipalité en fonction des thématiques traitées. Nous bénéficions ainsi une commission Agenda 21, une commission culturelle, une commission suisses-étrangers, une commission pour la nature en ville et depuis tout récemment une commission des jeunes qui fait office de parlement des jeunes. En fonction des besoins, la Municipalité crée aussi des commissions temporaires.

Leur action se situe à la croisée du politique et du technique. Elles amènent par leurs regards professionnels, associatifs, citoyens et/ou politiques une approche riche et variée dans la compréhension des enjeux qui attendent la ville et la réalisation de nos projets communs. La cerise sur le gâteau des commissions consultatives ce n’est pas l’addition des personnalités mais la mise en commun des diversités et le respect que chacun et chacune a des opinions et des réalités d’autrui tout comme la capacité à s’exprimer dans une confrontation constructive.

Outre les commissions consultatives la Municipalité organise aussi des séances de consultations ou de présentations sur les grands projets de la ville ouverte à l’ensemble des morgiennes et des morgiens, au quartier concerné par un projet ou encore à un public cible dans le cas d’une thématique précise comme par exemple le plan de mobilité des entreprises.

Ainsi en travaillant à la construction de la ville avec les acteurs et actrices de celles-ci, la Municipalité se donne les moyens de construire une ville qui corresponde au mieux au besoin de la population. Cela permet aussi aux morgiennes et aux morgiens de s’approprier les changements et les projets qui nous attendent.

Politique morgienne, Vie politique

Et pourquoi pas la syndicature ?

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Dépôt de candidature le 14 août 2012

Mardi 14 août je suis devenue officiellement candidate à la syndicature de Morges. Le lendemain matin la campagne commence avec une interview croisée chez 24 Heures entre les deux prétendants au poste. (voir 24H du 16 août 2012).
Première question du journaliste, pourquoi êtes-vous candidats à la syndicature ?
C’est vrai ça pourquoi se lancer dans une “bataille” entre partis de gauche ?
Cette candidature résulte d’abord de l’enthousiasme des Verts à partager leurs idées et leurs projets avec les citoyennes et les citoyens. La syndicature est un moyen de transformer les intentions, les espoirs en réalisation et de le faire en partenariat avec la population. Il est aussi apparu aux Verts (pas seulement d’ailleurs) que j’avais les qualités, l’expérience, la motivation et l’énergie nécessaire pour exercer cette belle fonction. Je suis d’ailleurs très reconnaissante et heureuse de la confiance qu’ils me portent.
Si le soutien de mon parti, mais aussi de morgiennes et morgiens, m’ont permis d’envisager d’être syndique un jour, ce n’est de loin pas l’unique source de mon engagement et de mon enthousiasme pour la vie publique.
Enfant de Morges, j’aime cette ville et les personnes qui y habitent. Je ne dois sûrement pas être la seule, mais toutes les personnes dans cette situation n’ont pas le souhait d’exercer une fonction publique, qui plus est la syndicature (heureusement ;.).
Mon moteur c’est de construire la ville avec ces citoyennes et ces citoyens, de le faire en préservant le patrimoine, la qualité de vie, tout en permettant l’innovation. Vous me direz je peux déjà le faire comme municipale et c’est vrai. Alors pourquoi la syndicature ? Parce qu’une syndique c’est comme une cheffe d’orchestre.
Pour que la magnifique partition de musique qu’elle a sous les yeux se transforme en une mélodie harmonieuse, vivifiante qui selon les moments et le morceau nous emporte ou nous délasse, elle a besoin :
– de bons musiciens (la Municipalité, mais aussi l’ensemble des acteurs de la vie morgienne)
– d’entendre les dissonances,
– de mettre en valeur et en lien les particularités de chacune et chacun.
Alors, elle pourra lier le tout avec sa propre sensibilité, son propre rythme et ainsi les “Quatre saisons” de Vivaldi seront toujours les “Quatre saisons” de Vivaldi, mais leur tempo varie au fil des interprétations.
Nuria Gorrite, comme ses prédécesseurs, ont su orchestrer la ville avec maestria et imprimer leur style au-delà de nos murs. Grâce à elle et eux, Morges se développe en harmonie avec sa région, mais surtout avec ses habitantes et habitants. Les observer, puis participer à l’orchestre a suscité en moi la motivation d’offrir aussi mon style de gouvernance à la ville de Morges, aux morgiennes et aux morgiens. A un moment où il s’agit de répondre aux besoins de la population en matière de logements, de mobilité, d’acceuil pré ou parascolaire des enfants en n’oubliant pas les défis que sont le vieillissement de la population, le sentiment de sécurité, la crise environnementale et économique j’ai eu le souhait de faire vibrer un peu plus la corde Verte. Celle qui écoute et cherche à allier le social, l’environnement et l’économie, j’ai eu le souhait de persévérer et de renforcer une gouvernance de proximité et pour ce faire de briguer la syndicature de Morges.

Politique morgienne, Vie politique

Discours du 1er août 2012

Voici le discours que j’ai eu l’honneur de prononcer à l’occasion du 1er août 2012 à Morges

1er août 2012

Chers morgiennes, chers morgiens,

Mesdames et Messieurs,

Nous voici réunis aujourd’hui, pour célébrer ensemble la fête nationale du pays dans lequel nous vivons; et c’est avec émotion que je m’adresse à vous en ce soir de 1er août.

Une fête nationale, c’est l’occasion de partager entre habitant et habitante d’un pays un moment de convivialité et de se sentir appartenir à une même communauté, quelle que soit notre nationalité. C’est aussi l’occasion de s’arrêter sur l’instant présent, d’interroger l’histoire et de se projeter dans l’avenir.

Ainsi pour ce discours du 1er août j’ai cherché à savoir les messages que l’histoire pouvait nous donner pour faire face aux défis qui nous attendent. Connaissant les grands événements, je souhaitais avoir une lecture plus réflexive qui n’émane pas uniquement de mes propres interprétations. Je ne me suis donc pas plongée durant mes vacances dans la « Suisse pour les nuls », mais dans « L’histoire suisse en un clin d’œil » de Joëlle Kuntz, journaliste et éditorialiste au quotidien Le Temps.

L’auteure m’a rappelé qu’entre le moment où les trois cantons fondateurs ont liés leur destin par le pacte qui vous sera lu tout à l’heure et la naissance de la Constitution en 1848, bien des événements internes ou externes ont participé à la construction de notre identité. Je me suis surtout intéressée au message que nos ancêtres ont voulu nous transmettre en 1891 en choisissant le serment d’entraide perpétuelle sur la prairie du Grütli au milieu de l’été 1291 ainsi que les figures héroïques de Winkelried et surtout de Guillaume Tell pour fonder notre identité.

Aujourd’hui si certains comprennent ces figures mythiques comme des appels à la fermeture et au repli sur soi, d’autres en réponse ont tendance à les rejeter voire à les ridiculiser. Et c’est fort dommage, car l’histoire de Guillaume Tell a encore beaucoup à nous dire pour peu qu’on ne la travestisse pas.

Guillaume Tell, vous vous souvenez c’est le paysan de suisse centrale, qui maîtrisait l’arbalète et qui a refusé de saluer le chapeau du bailli Gessler. Ce dernier a accepté de laisser la vie à Guillaume Tell à la condition qu’il place une pomme sur la tête de son propre fils et la transperce à l’aide d’une flèche. Guillaume s’exécute, mais prévoit une deuxième flèche afin de tuer le bailli en cas d’échec. Lorsque ce dernier s’en aperçoit il décide d’emmener Tell au cachot, qui parvient à s’enfuir et à tuer le bailli. Pendant ce temps, les habitants et habitantes de la vallée se sont rassemblés et révoltés contre les autrichiens parachevant ainsi l’action de Guillaume Tell.

Nul esprit de fermeture ou de repli sur soi dans ce mythe fondateur. Juste la conscience chez Guillaume Tell de sa propre dignité humaine et la volonté de se faire respecter. Il y a beaucoup d’autres messages dans cette légende, mais celui que je souhaite souligner aujourd’hui c’est l’interaction entre l’action individuelle et l’action collective.

Il m’apparaît que c’est surtout là que réside l’identité nationale, dans la conviction que l’action individuelle nourrit, stimule l’action collective et inversement. C’est de cette conviction qu’est née la possibilité de fédérer des Etats indépendants en un Etat confédéré subordonné à une démocratie directe. Finalement la Suisse, ce n’est ni le tout Etat, ni le tout individuel mais un savant dosage des deux, où chacun assume sa part de responsabilité.

Les Guillaume Tell d’aujourd’hui ne sont plus de rudes paysans de suisse centrale, mais ils ont la même force morale et la même force de conviction. Ils ouvrent des portes sur l’avenir, nous questionnent, s’exposent souvent et nous donnent l’énergie et l’envie de les suivre. Ils construisent des avions solaires, s’engagent et cherchent des solutions pour sauver des emplois et maintenir des savoir-faire, ils nous rappellent que nous sommes tous l’étranger de quelqu’un.

C’est ensemble, avec eux que nous construirons la Suisse de demain, une Suisse ouverte, qui va de l’avant, souriante et généreuse. Une Suisse qui comme Joëlle Kuntz sait qu’ « Aucun pays n’existe solitairement, fût-il, comme la Suisse, un petit pays solitaire »

Je vous remercie de votre attention et me réjouis de partager le verre de l’amitié avec vous à la fin de la cérémonie officielle. Mais pour l’instant je cède la place au Chœur du 1er août.