Écologie

En voiture (électrique) Simone

 

Quelles véhicules voulons-nous voir rouler sur nos routes dans 37 ans ?

La question semble quelque peu farfelue, bien loin de nos préoccupations quotidiennes ou même des combats politiques qu’il urge de mener.

Pourtant, lorsque l’on sait que les transports sont à la base de plus du tiers de nos émissions de gaz carbonique, et que les particules fines sont responsables de    la mort de plus de 3000 personnes chaque année en Suisse , il semble moins saugrenu de se la poser.

C’est d’ailleurs ce qu’on fait les Verts suisses lors de leur dernière assemblée des délégués, samedi 9 novembre à Zurich, en adoptant un papier de position intitulé “Protection du climat : Plan d’action électro-mobilité”.

Si l’objectif reste toujours de réduire la proportion du trafic individuel motorisé en le remplaçant par les transports en commun et la mobilité douce, il ne faut pas se voiler la face : une part de nos déplacements continuera à se faire en voiture. Certains lieux resteront toujours peu ou pas connectés aux réseaux de transports en commun, et une partie de la population continuera de faire le choix de la mobilité individuelle.

Cela n’est pas incompatible avec l’objectif ambitieux que se sont fixés les Verts suisses – à savoir réduire à 0 les émissions de CO2 produites par les voitures privées d’ici à 2050 – pour autant que l’on y mette les moyens.

Les Verts suisses souhaitent en effet que l’entier du parc automobile du pays soit composé de voitures électriques d’ici au milieu du siècle.

Pour y arriver, les Verts demandent notamment:

1. Un objectif climatique ambitieux pour les voitures neuves (diviser par deux les émissions de CO2 par km d’ici à 2020).

2. Un bonus pour les véhicules électriques financé par un relèvement de l’impôt sur les
véhicules importés. Cet impôt doit être lié à des bons pour du courant vert.

3. Davantage de places de parc pour voitures électriques avec bornes de chargement
en courant vert par la transformation des places de stationnement existantes. Pour
les places de stationnement de courte durée, il faudra prévoir des postes de recharge
rapide.

4. L’amélioration du label automobile: les voitures électriques efficaces doivent obtenir
une note A+. De plus, les étiquettes doivent indiquer les frais d’entretien à prévoir,
plein d’essence et recharge en électricité inclus.

5. Une réduction de la charge écologique: les mesures de soutien sont complétées de
manière à prendre en compte la pollution provoquée par les piles, les véhicules et la
production d’électricité.

6. Le mobility-pricing: pour réduire globalement la mobilité et la gérer de manière ciblée,
il faut introduire rapidement pour toutes les voitures individuelles une tarification
de la mobilité prenant en compte non seulement les kilomètres parcourus mais
aussi leur dépense d’énergie.

Cela ne résume bien entendu pas la stratégie des Verts en matière de mobilité, mais en constitue “l’un des nombreux fragments, comme dans une mosaïque”, pour utiliser la jolie expression employée samedi par le conseiller national bernois Alec von Grafenried.
Nombre de questions restent encore à creuser, comme celle de la production d’électricité (comment sortir du nucléaire tout en consommant d’avantage d’énergie pour la mobilité?), mais il est important de donner un signal, et de tracer les lignes qui devront être suivies ces prochaines années pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles et freiner autant que faire se peut le réchauffement climatique induit par les activités humaines.

C’est ce à quoi s’engagent par ce type d’initiatives les Verts suisses !

Pour conclure, quelques liens :

Vers la papier de position sur l’électromobilité adopté samedi par l’AD des Verts suisses.

Vers le papier de position des Verts suisses sur la mobilité en général

Et enfin vers un débat radiophonique sur cette thématique auquel j’ai eu la chance de participer

Écologie

Une (contre)vérité qui dérange…

Prenez n’importe quel article sur un blog, journal on-line ou autre site internet traitant de près ou de loin d’écologie. Que l’on parle de réchauffement climatique, de dangers des OGM ou de baisse de la fertilité des pandas géants dans les zoos d’Amérique du Nord, vous aurez un ou plusieurs commentaires qui évoqueront la mauvaise foi de ces satanés écologistes par ce type de propos :

  Les écolos sont de friands concepteurs de théories aussi fumeuses que boiteuses ni prouvées et même pas prouvables. Par exemple, ils avaient annoncé à grand renfort de pub et autres messages alarmistes au début des années 90 la mort programmée des forêts suisses dans les 10 années à suivre à cause du bostryche et des pluies acides. 20 Ans plus tard, les forêts suisses ont augmenté de 30%!”
(vrai commentaire tiré du site internet http://www.24heures.ch, légèrement modifié par mes soins pour le rendre plus compréhensible).

Il est effectivement vrai que divers mouvements écologistes, en Suisse et ailleurs en Europe, avaient attiré l’attention de l’opinion publique sur les pluies acides et plus généralement la pollution atmosphérique qui affectait la santé des arbres, menaçant à terme la survie des forêts.

Ces dernières années, la surface boisée dans notre pays a progressé en moyenne de 4500 ha par an, soit à peu près la superficie du lac de Thoune.

Alors tous des menteurs ces écolos ?

HELL NO !

Car si la tant redoutée “mort des forêts” n’a pas eu lieu et que ces dernières se portent même comme des charmes (on relèvera au passage le subtil jeu de mots) ce n’est pas parce qu’il s’agissait de fabulations d’extrémistes en birkenstocks, mais bien parce que des mesures ont été prises pour venir à bout des causes de ce dépérissement.

Le débat avait été mené sur la scène politique, avec notamment une discussion nourrie aux Chambres fédérales en 1985, et la mise en place d’une stratégie fédérale de lutte contre la pollution de l’air ayant débouché sur l’ordonnance sur la protection de l’air (OPair).

Parallèlement, on assistait un peu partout en Europe à une forte réduction des émissions de dioxyde de souffre (le principal responsable des pluies acides) d’origine industrielle suite notamment à la signature des deux protocoles internationaux d’Helsinki (1985) et Oslo (1994) fixant des règles strictes en la matière.

Les pluies acides sont en effet très mobiles, et les problèmes rencontrés par exemple aujourd’hui par certaines forêts japonaises ou coréennes sont dus aux émissions polluantes de l’industrie chinoise.

C’est donc grâce à des mesures politiques courageuses prises suite à l’alarme lancée par les écologistes que la redoutée mort des forêts n’a pas eu lieu!

Dire qu’ils ont prêché le faux, c’est un peu comme (oui, je sais, c’est naze les métaphores, mais j’adore ça) si quelqu’un criait au feu, attirant l’attention des pompiers qui interviendraient pour éteindre l’incendie, et qu’un témoin de la scène s’approchait du lanceur d’alerte pour lui dire d’un ton méprisant “pfffff, n’importe quoi, il n’y a même pas de feu”.

Alors s’il vous plait Mesdames et Messieurs les commentateurs anonymes d’internet, trouvez un autre exemple pour décrédibiliser les écologistes. Celui-ci semble particulièrement mal choisi… Les conséquences des pluies acides sur une forêt d’Europe de l’Est…